samedi 31 mars 2012

lumières.


Une fée part en voyage, et un lever de soleil.
A fairy on a trip, and a sunrise.

mercredi 28 mars 2012

absinthe


Quand j'ai fait ça, je me suis dit "on va essayer de commencer un truc sur le pouce, sans faire de recherche, sans savoir comment ça commence et comment ça se termine". Alors ça a donné une histoire, une parcelle de vie sur un rêve décousu fait dans un rer. Je sais que c'est illisible, mais les rêves aussi sont illisibles. je pense que l'écrire proprement lui ferait perdre de son sens.
Je me demandais. c'est chiant que j'écrive sur mes dessins, ou pas? Ce n'est pas (tout n'est pas) une question de "tu fais ce que tu veux c'est toi c'est ta vie tu es majeure et vacciné". Mais il y a souvent un décalage entre ce qu'on veut transmettre et ce que les gens voient.
Depuis quelque temps j'ai vraiment une lecture différente des fictions, une sorte d'analyse. Je découvre des trucs sur des trucs que je connais et que j'avais pas vu comme ça avant. Et je me demande, "dans ce que l'auteur veut transmettre, quelle est la part qu'on ingère et qu'on garde sans y penser? qu'est ce qu'on ne remarque pas de capital?"
Et j'en conclu à chaque fois que c'est toujours plus dur de se faire comprendre.
Il y a tellement de choses consommables. Je veux tout lire, et je n'ai pas le temps, et si je lis le plus possible je ne lis pas vraiment en profondeur. Il faut réfléchir de nouveau aux choses que l'on lit. C'est plus amusant. Les choses qu'on lit, tout ça nous construit, on l'assimile et on ne se rend pas compte de ce que ça peut nous faire devenir.
Dans quelle mesure les fictions m'ont construise telle que je suis? Aujourd'hui en classe, il était question de manga, de ceux qui les lisent au lycée, de ce qu'ils apprécient en fonction de leurs classes sociales. Le manga apparait souvent comme une distraction "basse", parce qu'il est mal lu et mal compris. Je veux dire. Pour ces jeunes, j'ai eu l'impression que fma n'était qu'un manga de baston. Pour moi c'est beaucoup plus que ça. Il y a énormément de bonnes choses dans fma. Mais peut être que ces jeunes l'ont assimilé sans le remarquer, ou alors n'en ont rien retenu.
Bien que le courant mainstream soit très cisgenre (shonens= bastons shojos=sentiments), le manga est dans notre société, l'échappatoire par la fiction aux normes de genre le plus accessible. Ce n'est pas de la bd, c'est de la série télé en dessin: les personnages sont plus développés que dans les 46pages-couleurs franco-belges, se rapprochent plus du roman. Les histoires sont aussi complexes que celles des séries télé, mais il ne faut pas de gros budget pour produire une série manga.
Donc on a des histoires ou les filles ont des pouvoirs (magical girls, certains shonens ) et de nombreuses séries dont les personnages se travestissent. ça va des petites détails de filles fortes dans des shonens très lus à des publications ou le queer a une part plus importante. Et puis le yaoi, yuri. Aucun autre média ne propose ça pour les jeunes. Et c'est quelquechose de très important. J'avais 14,15 ans,j'étais déjà queer, et je ne le savais pas. Tout ce que je savais, c'était que pour moi ça ne marchait pas pareil. Avec Utena j'ai su que je pouvais être un prince. J'ai lu pas mal de yaoi parce qu'ils me permettaient d'échapper à une hétérosexualité présente partout ailleurs. (à ce moment là, pas de yuri disponibles. même maintenant il y en a encore très très très peu). Lire tout ça m'a fait tellement de bien. Je veux faire une étude sociologique sur l'approche que les gens queers ont eu des mangas dans leur construction mentale.
Et là, est ce que je parle seule tant ma tête, ou est ce que vous avez l'impression, l'impression, l'impression de comprendre?






petit dictionnaire maison au cas où. Cisgenre: se dit d'un individu dont le comportement/rôle (genre social) est considéré traditionnellement comme appartenant à son sexe biologique. Queer: se dit d'un individu qui n'est ni cisgenre ni hétéro (on peut être un queer hétéro et non cisgenre).

morceaux choisis

ça me rend triste de voir à quel point le passage du dessin à l'internet appauvrit mon crayon de couleur.